Pauvre banlieue parisienne, paillasson devant la ville où chacun s’essuie les pieds, crache un bon coup, passe, qui songe à elle
Personne.
Abrutie d’usines, gavée d’épandages, dépecée, en loques, ce n’est plus qu’une terre sans âme, un camp de travail maudit où le sommeil est inutile, la peine perdue, terne la souffrance.
« Paris, capitale de la France! »
Quelle chanson!
Quelle publicité!
La banlieue tour autour qui crève, qui s’en soucie?
Personne, bien-sûr!
Elle est vilaine, voilà tout!
Banlieue de hargne vaguement mijotante d’une espèce de révolution que personne ne pousse ni n’achève, malade à mourir toujours et ne mourant pas. (Louis-Ferdinand Céline)
Mais rassurez-vous, elle est toujours vivante aussi je vous propose un petit tour …
Au petit matin par un temps prometteur (qui ne durera pas) et au moyen d’un chemin de fer, pris au carrefour Pompadour (restes du nom de la propriétaire du château de Choisy le Roi tout proche disparu aujourd’hui),
On embarque et on débarque devant un cimetière qui n’accepte plus grand monde et c’est tant mieux.
Nous arrivons sur les bords de Marne que nous allons remonter de Maisons Alfort à Paris en passant par Charenton et Ivry Sur Seine.
Les transports franchissent cet obstacle sans que les voyageurs s’en rendent bien compte.
La Marne qui finit ici pour se jeter dans la Seine.
Un projet commercial construit en 1992 qui est un tombé à l’eau si on peut dire, repris depuis par un groupe hôtelier de luxe, c’est désormais un hôtel avec 187 chambres et restaurant gastronomique chinois.
Et maintenant il faut passer de l’autre côté du fleuve grâce à la passerelle aux câbles.
Ancien berceau industriel du sud de Paris, la vallée de la Seine était jalonnée sur ses berges d’usines diverses et variées depuis le sud de Paris jusqu’à Corbeil.
C’est une zone en pleine restructuration où les derniers vestiges d’usine disparaissent un à un.
Paris approche la modernité s’affiche…
Et voilà Paris intra-muros les mêmes vestiges industriels magnifiquement intégrés dans une école d’architecture.
Bientôt le Grand Paris afin d’abolir cette frontière visible et invisible à la fois.
marieannick78
balade au son d’une ballade?
On prend le tempo:
« on avance, on avance, c’est une évidence »
« tout doucement, tout simplement »
promenade ou transhumance quotidienne?
agréable, en tous cas…
Amor
Merci pour ta visite.
J’aime bien les deux sens du mot assez voisin finalement, comme mes occupations m’amènent selon les jours ici ou là l’occupation a fait le larron.
esther fr
Quelle balade émouvante. Tu as su utiliser la belle lumière du matin, et ces fumées qui sortent on ne sait d’où. Le pont fumant est une de mes favorites, « attente » aussi bien sur, magnifique lumière sur les silhouettes… mais chacune de ces photos a son charme, ou son intérêt. On sent en effet la différence de traitement des vestiges industriels, laissés à l’abandon, puis mis en valeur avec cette ancienne usine à Paris. L’hôtel chinois est vraiment trop !! et la dame sous le pont en noir et blanc, souriant en écoutant son interlocuteur au téléphone, j’aime beaucoup. Bref, j’y retourne !
Belle mise en valeur de la banlieue si souvent oubliée. ça me fait penser aux vues que l’on aperçoit de la vitre d’un train qui arrive de province, quand il ralentit et que Paris Austerlitz ou Montparnasse nous attend…
Amor
Merci pour ta visite.
Pour info ces fumées viennent de l’usine d’incinération des ordures ménagères de Paris qui sont traitées en banlieue, évidemment. Paris a également placé une grosse partie de ces cimetières en Banlieue…
Tu as raison, c’est cela on passe en train, on voit tout ça de loin, c’est encore plus frappant quand on va à Roissy en RER. Et cette passerelle, je l’ai vu des centaines de fois en train et en voiture et grâce à mon appareil je l’ai enfin vu de près.